Les vulnérations des droits humains par l’État espagnol, au cœur de l’Europe

 

Hier matin, Bruxelles a accueilli l’action “Un peuple emprisonné” : une prison factice au Rond-Point Schuman, dans le cadre de la campagne “Solidarité avec la Catalogne”. Cette action entend montrer à toute l’Europe les violations par l’État espagnol des droits fondamentaux, dont celui d’autodétermination, et la répression qui en découle pour toutes les personnes qui tentent de faire valoir ce droit, conduisant à l’existence de prisonniers politiques dans l’Espagne du XXIème siècle et forçant d’autres à l’exil.

Les organisateurs de cette initiative, les ANC d’Osona et de Bruxelles, Òmnium Cultural Osona et le CDR Haut Ter, et avec le soutien des CDR internationaux, sont partis dimanche de Vic avec l’installation, et après deux jours de voyage se sont installés hier matin à Bruxelles au Rond-Point Schuman, juste en face de la Commission européenne.

Un droit fondamental universel
Ils s’y sont installés toute la journée durant avec l’objectif de revendiquer le droit à l’autodétermination en tant que droit fondamental universel, faisant partie du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, signé et ratifié par l’Espagne et également violé par l’État espagnol, comme l’a dénoncé la présidente de l’ANC Elisenda Paluzie.

À cet acte a aussi participé le président catalan Carles Puigdemont, rappelant que le Gouvernement qu’il a présidé n’a fait que répondre aux demandes du peuple catalan : permettre un vote sur le statut politique en tant que droit universel. Puigdemont a souligné que désormais la moitié de ce Gouvernement est incarcérée et l’autre moitié a été contrainte de s’exiler. Il se demande si c’est cela le visage de l’Europe de 2018.

Entre autres participants à cet acte, Josep Valtònyc, musicien exilé et poursuivi par l’État espagnol pour ses paroles de chansons ; Adrià Carrasco, activiste, lui-aussi exilé, et poursuivi pour protester pacifiquement ; et des eurodéputés appartenant à la EU-Catalonia Dialogue Platform : Jordi Solé, Ramon Tremosa, Mark Demesmaeker, Izaskun Bilbao, Josu Juaristi, Ana Miranda et Ivo Vagjl.

Un peuple emprisonné
L’action “Un peuple emprisonné” a débuté novembre 2017, juste après l’emprisonnement de membres de la société civile et de membres du Gouvernement de la Generalitat pour avoir tenu les urnes lors du référendum d’autodétermination du 1er d’octobre. Cette réaction démontre le siège judiciaire, politique et policier que l’État espagnol a engagé contre le mouvement indépendantiste.

Depuis le 18 novembre, date de la première installation de la prison factice, et jusqu’à aujourd’hui, elle s’est déplacée dans 17 communes de Catalogne, avec la participation de plus de 1500 personnes, qui de façon volontaire se sont prêtées au jeu de s’y installer à tour de rôle afin de dénoncer les violations des droits internationaux pratiquées par l’État espagnol.